Tant qu’il y aura des brebis donne à entendre la parole d’une communauté d’artisans, celle des tondeurs et tondeuses de moutons. Communauté soudée et accueillante, petite et importante, porteuse de récits et d’un modèle de vie paysanne, vivante alternative au système agricole dominant.
Sur scène, les deux comédiens racontent la tonte puis la montrent. Ils refont les gestes, les détournent, les tordent, y reviennent. Ils dansent la tonte, ce ballet à la fois appliqué, calme, animal, parfoix douloureux, joueur. La lumière et ses évocations paysagères, la musique – dont la chanson Déshabillez-moi revisitée par un mouton en mal de tondeur – contribuent à cette rêverie théâtrale inspirée de gestes techniques et de tentatives de dire, à travers un métier, une place dans le monde.